Duro e senza appello il giudizio di Les Temps, periodico elvetico, sull'introduzione del DAB in Svizzera, "qui s'est avéré un flop" - si è dimostrato un flop - con tutti i soldi che è costato, scrive il giornale. L'occasione viene dalla decisione del regolatore BAKOM (vedi Newsline di ieri) di rimandare di un paio di mesi la data di scadenza per la presentazione delle domande di partecipazione al multiplex DAB delle radio commerciali in Svizzera Romanda. Obtorto collo, dicono i rappresentanti delle radio private della Confederazione, dovremo partecipare a una offerta basata su una tecnologia obsoleta, con un mercato di ricevitori che non potranno mai ricevere il DAB+, lo standard del futuro. Questo perché se non lo faranno, il rischio è che gli spazi vengano occupati da gruppi editoriali che possono permettersi di operare in perdita (non si sa bene quali, ma in Svizzera la materia prima filigranata è di solito più abbondante che altrove...)
La radio cherche son avenir numérique à coups de millions
TECHNOLOGIE. La SSR a dépensé sans compter pour introduire le standard DAB de radio numérique qui s'est avéré un flop. Qu'à cela ne tienne, l'avenir est dans un autre format, incompatible.
François Pilet
Mercredi 16 juillet 2008
Le moins que l'on puisse dire, c'est que les chaînes privées ne se bousculent pas au portillon pour participer à l'aventure du DAB+, présenté comme le nouvel outil indispensable à la révolution numérique du média radiophonique.
L'Office fédéral de la Communication (Ofcom) devait attribuer fin juillet huit concessions de radio numérique pour la Suisse romande. Vu le peu d'empressement des candidats potentiels, le délai vient d'être prolongé de deux mois.
Le DAB+ est le successeur du DAB, une norme introduite par la SSR il y a plus de huit ans, bien avant l'arrivée sur le marché des premiers récepteurs. Sur le papier, ce standard de radio numérique assure une qualité d'écoute égale au CD et permet de diffuser plus de chaînes que sur la bande FM surchargée. Dans les faits, l'offre n'a pas trouvé son public.
Gros frais pour peu d'auditeurs
La SSR est pour l'instant la seule à diffuser des programmes en DAB, ce qui lui coûte 6 à 7 millions par an. Et cela sans compter les 20 millions portés à la charge de Swisscom pour planter les antennes.
A cela s'ajoute le contenu censé attirer le public vers ce nouveau support. En Suisse alémanique la SRG a créé une chaîne d'information en continu, DRS4, diffusée uniquement sur Internet, le câble, le satellite et le DAB. Son budget est de 4 millions de francs par an.
En Suisse romande, une demande de concession pour une chaîne équivalente sera soumise prochainement à l'Ofcom. Son coût annuel devrait osciller entre 2 et 3 millions de francs, selon Marc Savary, chef de la coordination des radios à la SSR.
En regard de ces coûts, l'institut Mediapulse estime que seuls 80000 récepteurs DAB sont actuellement en usage en Suisse, dont moins de 20000 en Romandie. Un nombre insignifiant face aux quelque 20 millions de récepteurs FM.
Après ce premier bouillon, l'Ofcom mise aujourd'hui sur le nouveau format du DAB+, incompatible avec le précédent, pour ouvrir les portes de la radio numérique aux diffuseurs privés. En Suisse alémanique, huit concessions ont été accordées à autant de chaînes. Mais les 80000 récepteurs DAB péniblement écoulés jusqu'ici ne les capteront pas. La SSR n'aura pas à investir dans de nouvelles antennes, mais les auditeurs devront racheter de nouveaux récepteurs, tout juste disponibles dans le commerce.
Est-ce à dire qu'après 8 ans de promotion dithyrambique d'une technologie mort-née, la SSR recommence aujourd'hui à zéro avec le DAB+? «Pas tout à fait», tranche Marc Savary. Le DAB sera en effet maintenu, en simultané, pendant quelques années avant d'être débranché.
Face à l'offre de huit concessions pour la Suisse romande, les diffuseurs privés font la moue. «On nous oblige à faire des programmes que personne ne peut écouter», résume Claude Défago, président de l'Union des radios régionales romandes et directeur de Radio Chablais. Pour garantir la «diversité des programmes», l'Ofcom impose en effet aux chaînes de créer de nouveaux contenus pour le numérique.
De la musique et du bla-bla
«Ces programmes vont nous coûter des centaines de milliers de francs et seront impossibles à financer par la publicité, vu qu'il n'y a pas d'auditeurs», tonne Claude Défago. Et le serpent de se mordre la queue: selon lui, les chaînes seront tentées de limiter leurs programmes à «de la musique et à un peu de bla-bla» pour réduire les coûts.
Malgré leurs doutes sur la viabilité du DAB, les radios romandes finiront par répondre à l'Ofcom. «On ne peut pas prendre le risque que ces concessions soient attribuées à d'autres, par exemple à un groupe de presse qui n'hésiterait pas à investir à perte pendant des années», glisse le directeur de Radio Chablais.
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