11 settembre 2008

Francia, il fortunato connubio tra radio e libri

C'era un'epoca felice in cui anche i milanesi potevano sintonizzarsi sui ripetitori terrestri di Antenne 2, il secondo canale della tv francese (quella pubblica, perché France 1 era stata privatizzata). Se non ricordo male il programma nazionale francese veniva trasportato fin qui per un accordo, iniziato con la ritrasmissione degli impianti in Corsica, che si concluse con i primi passi del digitale terrestre. Non sono più il francofono che ero stato negli anni dell'infanzia, quando frequentavo un kinderheim gestito da una signora francese che noi bambini chiamavamo tante, zia, Annie. Era una delle poche concessioni al lusso di una famiglia benestante solo nel senso che non ci mancava nulla: l'asilo privato di tante Annie era a pochi metri da Santa Maria delle Grazie, la chiesa milanese del Cenacolo vinciano, anche allora era un bel vedere e quel quartiere, poco distante dal mio liceo e dalle case di tanti amici (e della mia compagna di vita), mi è rimasta nel cuore. Purtroppo molto, troppo di quel francese appreso in tenera età l'ho perduto, senza mai riuscire a riconquistarlo del tutto, ma l'amore nei confronti di questa lingua è rimasto.
Bref, quando a Milano arrivava ancora Antenne 2 le trasmissioni più belle erano quelle di Bernard Pivot. Apostrophes non credo di aver fatto in tempo a vederla, anche se avevo quasi trent'anni, mentre per Bouillon de culture era diverso, quella me la vedevo spesso perché ormai, negli anni 90, abitavo già per i fatti miei. Credo che molti critici televisivi concordino sul fatto che nessuno, dopo Pivot, è riuscito a parlare di libri in tv con tanta grazia e rispetto per la letteratura e i suoi autori. Ricordo ancora la partecipazione di Umberto Eco, una straordinaria di Amélie Nothomb, con i suoi fantasmagorici cappelli.
Oggi sul Les Monde des Livres mi ha fatto molto piacere leggere che in Francia, persino in Francia, le trasmissioni librarie televisive hanno poco successo.Bernard Pivot è stato preso nientemeno che da autori del calibro di Daniel Picouly. Al contrario la radio, almeno in Francia, sembra fatta apposta per parlare di scrittura. Non solo le trasmissioni dedicate ai libri, sulle stazioni pubbliche e private, sono abbondanti e seguitissime, ma anche la pubblicità delle nuove uscite editoriali tende spesso a preferire gli annunci radiofonici. Il gruppo Hachette per esempio, investe il 20% del suo budget in spot radiofonici (il 65% sulla carta stampata).
Bonnes ondes pour le livre
LE MONDE DES LIVRES 11.09.08

La rentrée est rude pour les nouveaux magazines culturels de France 2. Ni "Café littéraire", de Daniel Picouly, ni "Vendredi si ça me dit", de Christophe Hondelatte n'ont aiguisé la curiosité du public. Avec 450 000 téléspectateurs pour l'une et 1,1 million pour l'autre, les deux émissions ont recueilli des taux d'audience de 3,5 % et de 7 %, très en dessous des programmes des autres chaînes. Cela démontre qu'il est difficile de faire vivre le livre à la télévision, alors qu'à la radio la chose semble aller de soi.
Ce média présente un premier avantage concurrentiel. La publicité y est autorisée pour les livres. La radio reçoit 20 % du budget publicité que le groupe Hachette consacre aux livres, loin derrière la presse écrite (65 %) mais devant l'affichage et Internet. Albin Michel, Flammarion, Robert Laffont, XO, etc. y ont aussi recours, mais seulement pour les best-sellers potentiels.
La radio est surtout plébiscitée par les éditeurs qui la considèrent comme très prescriptrice. "C'est un média stable et régulier qui offre une très grande qualité d'écoute et qui permet de parler des ouvrages sur la longue distance", explique Philippe Robinet, responsable de Oh ! éditions. Le livre est aussi présent à toutes les tranches horaires. Ces qualités sont mises en évidence dans l'étude faite pour le Syndicat national de l'édition par le cabinet IMCA, dirigé par Pascal Josèphe.
Depuis 2002, on note une progression du nombre d'émissions de radio consacrées à la littérature : de 13, elles sont passées à 19. Cela s'accompagne d'une augmentation de leur temps d'antenne, qui a dépassé 590 heures sur la saison 2007-2008, soit une progression de 12 %. De plus, contrairement à la télévision, les programmations de radio sont relativement stables...

CRITIQUES POSITIVES

Parmi les 19 émissions littéraires, les trois plus importantes en audience, d'après les mesures établies en mai-juin par Médiamétrie, sont "Les livres ont la parole", sur RTL (637 000 auditeurs), "Le livre du jour" sur France Info (585 000) et "Le masque et la plume" (340 000).
S'y ajoutent 19 autres émissions non littéraires mais qui consacrent régulièrement du temps aux livres. "Aujourd'hui, ce sont les émissions généralistes où interviennent des chroniqueurs ou des auteurs qui ont le plus fort impact en termes de ventes", observe Olivier Rubinstein, directeur général de Denoël.
Parmi ces émissions, celles qui sont incluses dans les matinales d'information de 7 heures à 10 heures sur les radios généralistes (RTL, France Inter et Europe 1) se taillent la part du lion en termes d'audience. De 9 heures à 9 h 30, la culture est à l'honneur. "Laissez- vous tenter", animée par Bernard Lehut sur RTL, "Esprits critiques", avec Vincent Josse sur France Inter et "Y en aura pour tout le monde" sur Europe 1 occupent ce créneau. Si le pic d'audience de RTL est atteint vers 8 heures avec 1,9 million d'auditeurs, ils sont encore 1,75 million à 9 heures. Les livres ne sont pas présents tous les jours, mais lorsqu'ils le sont, le parti pris est de faire des critiques positives.
Cette année, seule Europe 1 a renouvelé sa grille en profondeur. L'écrivain Philippe Besson assure une chronique livres trois jours par semaine. Il a, avec Michel Drucker qui prend l'antenne à partir de 9 h 30, la lourde tâche de succéder à Jacques Pradel, qui était considéré par les éditeurs comme un des animateurs les plus prescripteurs.
Le service public occupe une place à part. Non seulement le Prix du livre Inter est l'un des plus convoités, mais Radio France est aussi le plus gros diffuseur d'émissions littéraires, en produisant les trois-quarts. La plupart de ces émissions ont de faibles audiences, mais elles sont écoutées par des publics qui servent de relais, comme les libraires, les bibliothécaires, les enseignants, ou les journalistes.
Radio France s'efforce aussi de couvrir tous les champs, que ce soit par exemple avec "Mauvais genres", de François Angelier (France Culture) ou "L'humeur vagabonde" de Kathleen Evin (France Inter). La principale nouveauté de la grille de rentrée de France Culture est l'émission "Le choix des livres" qui propose chaque soir des extraits d'un roman lus par un comédien, pendant une dizaine de minutes. "La télévision demande de la notoriété, constate Dominique Gaultier, du Dilettante, tandis que la radio permet à un premier roman d'exister."

Alain Beuve-Méry
Article paru dans l'édition du 12.09.08

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